Il y a un peu plus d’un an, j’écrivais qu’il n’était pas aisé de dégager une chanson préférée permanente dans la production de notre chantiste mais que, selon les circonstances, on pouvait en avoir une temporaire (je souris souvent quand je vois passer des « c’est ma chanson préférée ». Je ne souris pas par jugement, juste que cela me dépasse que l’on puisse avoir UNE préférée dans ce riche répertoire). Et cela fait quelques mois qu’ Amor Fati me poursuit (suivie de près par « Prendre la route »), et je peux la remettre deux à trois fois de suite quand je circule en automobile. Yves l’a bien compris, puisqu’il débute souvent avec ce morceau…
Y’a bien ses mains, y’a bien sa peau
Mais, elle, sans moi
Et ce qui peut advenir,
Sans quiproquo, sans caresse-moi
Mais, avec des mojitos
Pour noyer ces envies inaccessibles
Car il y a l’envers du décor
Quand, entre deux chansons, pendant les applaudissements,
Au détour d’un mot, le quotidien veut s’imposer
Et que les dates souvenirs
Comme des jours poignards
T’attrapent le sourire
Et l’enveloppent de brouillard
On ne porte pas les mêmes valises
On n’alerte pas les mêmes balises,
On ne fréquente pas les mêmes églises
On ne trimballe pas les mêmes hantises
Et on ne glisse pas sur les mêmes banquises
Alors ça tempête dans sa tête
Et tel un ours bipolaire
Un ermite en colère,
Il rumine sa défaite
Au crépuscule de cette chienne de vie
Quand sur ses pages,
Alors qu’il l’écrit et la décrit
Sa voix rauque lui murmure dans un mirage…
Qu’il ferait mieux de couler ses sentiments dans le béton
Et les jeter dans les flots du passé
Et quand notre Yves en est à chanter ses plus beaux textes d’amour partagé
Il ramasse et ressasse des désespoirs que personne ne lira jamais
Et le concert terminé, un dernier regard derrière l’épaule,
Personne ne le suit,
Il lui faut accepter sa déroute
Et, quoiqu’il en coûte,
Reprendre une autre route
Même s’il la sait sans issue
Juste un désert gagné en la perdant,
Ni parfait, ni refait,
Juste comme sa vie l’a fait…
Harry Steed (Août 2019→Avril 2020) – extrait de « Sur les chemins de Jamait »)
Ps : Encore toutes mes excuses pour ceux que j’ai utilisés, sans vouloir ni les imiter, ni les plagier, juste comme un hommage à leur talent mais, promis, j’le f’rai plus.