Il y a un mec dans le corridor,
Un drôle de mec qui pue la mort.
Chapeau mexicain, pistolero
Il joue le rôle du sombre héros.
Dans les tombes les rires s’agitent,
Des odeurs surprenantes les irritent
Comme du sang venimeux
Qui parcoure leurs chemins creux.
Il y a un mec dans le corridor,
Un drôle de mec à l’allure retors
Qui s’inscrit comme un parasite
Dans un parcours en déficit.
Dans un recoin du bungalow
Des pleurs brandis comme des drapeaux
Claquent en sanglots anxieux,
Espérant des lendemains radieux
Il y a un mec dans le corridor
Mi-matador, mi-matamore,
Ce drôle d’aventureux
Suit des désirs bien dangereux.
Dans les tombes les rires s’excitent,
Des odeurs affolantes les invitent
Comme pour de drôles de numéros
Avec d’invisibles guérilleros
J’allume un brasero,
Affute mes couteaux,
J’aspire à d’autres corps à corps,
Á des changements de décors.
Le drôle de mec a un côté ténébreux
Malgré ses cheveux poisseux,
Ses envies presqu’implicites,
Sont comme des invit’ au coït.
Un mec implacable sous ce sombrero,
Qui ne fera aucun cadeau,
La relation bien qu’illicite
Résulte d’un accord tacite.
Dans ce décor un peu scabreux
J’aiguise mes épieux
Pour piéger ce doryphore,
Mi-tique, mi-croque-mort.
Un mec, un drôle de zigoto
Aux allures de macho un peu facho
Sous un regard vicieux et mystérieux
Qui déclenche des rêves nauséeux.
Dans les tombes des rires de désaccord
Montent comme des remords
Et se tordent, hypocrites,
Dans des rictus arthrite.
Le drôle de mec est en transit
Pour une destination sans accessit
Sera-t-il suffisamment fort?
Obtiendra-t-il le feu vert du sémaphore?
Il est venu avec cet enjeu,
Ce projet très ambitieux
D’atteindre le château
Et d’échapper au poteau.
L’objectif est prétentieux !
Je monte sous un prétexte fallacieux
Et, du haut du mirador,
Ajuste, pour le plaisir, quelques pandores.
Prenant un air de chattemite,
Comme pour s’acheter une conduite,
Il tente un sourire chaleureux
Qui sonne comme un désaveu.
Les rires résonnent comme des morts
Car c’est là que le corps y dort.
J’inscrit le numéro zéro
Et file sur ma bête, au grand galop.
Harry Steed (Nov.05/Mars 06-extrait de «Textes divers en toute saisons»)
J’ai toujours aimé celui là ….
Quelles rimes, quel rythme !
Merci merci, je l’aime bien aussi