Le blues du confiné (1)

(Pas forcément d’un intérêt majeur, juste un besoin d’évacuer ou, du moins, d’essayer de le faire).

J’aurais dû l’écrire cette nuit, dans les restes de volutes illicites, mais la paresse récurrente et cette « certitude », bien que n’étant pas dupe, de me souvenir au petit matin…

Je ne sais plus trop !!! Peut-être le fait d’être seul et ne pouvoir partager avec quelqu’un de confiance en direct… Déjà, à l’heure où j’écris, je ne sais plus si j’ai fumé les deux cigarettes que je m’octroie chaque matin avant de reprendre ma cigarette électronique. Ce que je sais, c’est que j’ai diablement envie de fumer vrai depuis quelques jours et vu que mon distributeur en ligne d’ E-liquide est en rupture de stock… Donc, à défaut d’une bonne excuse, pour le moins un alibi. Plus le confinement se prolonge et moins je regarde les infos ce qui, au premier abord, est plutôt une bonne chose. Mais, au fur et à mesure que les jours passent, il semble que mon discernement prend du jeu et, quand je remets une chaîne info, il arrive que je ne sache plus si j’évolue dans un monde de fiction ou si la réalité est bien celle que l’on relate. Jusqu’à il y a quelques jours, tout allait « bien ». Il va de soi que « bien » est tout à fait relatif mais, je me trouvais encore lucide. Jusqu’ici, la réalité finit (finissait ?) toujours par s’imposer (est-ce vraiment une bonne chose par ailleurs ?) mais pour combien de temps ? Je ne sais comment ça a basculé… une chanson, une photo, une phrase ou un mot lus, et mal interprétés où des relents du passé et ne sais pas plus si c’est irréversible ou seulement un passage… Peut-être pour ne pas sombrer, une façon d’éviter l’irréversible, de se fabriquer des anticorps contre la morosité absolue. Pas tout à fait à l’air libre et pas totalement au fond de la vase. Parfois un commentaire bulle d’air (un mirage ?) s’écrit comme un espoir… Je ne sais comment se passe un confinement à plusieurs, je ne peux que radoter sur l’expérience d’un confinement solitaire où je ne dialogue véritablement qu’avec moi-même. Est-il temps d’analyser la situation et d’en tirer des conclusions, de se faire des aveux ?…

Á suivre… ou pas (rien ne permet de dire que ce blues-là persiste… une chanson, une photo, un mot mal interprétés et la bascule peut se faire dans l’autre sens)

Harry Steed (Avril 2020 – extrait de « L’avenir est en doute »)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *