Promenàdos (Laissez-passer sur un dosdoux-Visa pour l’inconnue)

Itinéraire-balade sur l’hôtel d’un tournedos)

 

Tremblant d’ incertitude,

Tel un passager clandestin,

Il composte, à la limite de la zone autorisée,

Un ticket pour un partage sans détour,

Un coupon pour un aller sans retour

Sur un parcours inconnu et non balisé.

Dans un premier temps

Il visite avec une timidité d’adolescent,

La peau est agréablement douce

Et, si elle paraît silencieuse,

Il lui semble qu’ à l’intérieur

Des sourires se dessinent.

 

Parfois, au détour d’une courbe

Il glisse vers des compartiments privés

Qu’ il visite discrètement, à doigts feutrés,

Sous la menace d’une contrôleuse assermentée

Qui, parfois, ferme les yeux

Si  l’ intrusion reste respectueuse

 

Et, si quelques compartiments restent fermés

Il se dit qu’ en déposant une demande de visa

Il pourrait s’ y aventurer…

Mais là n’ est pas l’important,

Ce qui compte, dans l’ instant

C’est le bon rythme sur les bons rails

Celui qui berce, qui berce…

 

Il ne saura qui s’ est endormi le premier

Lui ? Ses doigts ? Elle ? Son dos ?

À la loterie de la soirée

Il a gagné le beau dos…

 

Le temps a passé

La chef de gare ne lève plus son drapeau

Le train passe comme le temps,

Sans s’ arrêter,

Et les billets ne sont plus remboursés.

Alors, il remet les mains dans ses poches

Et s ’éloigne, penaud, dans un brouillard de rêves insensés.

 

Harry Steed (Février 2018-extrait de “A corps et accords”)

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