Réincarnation

Réincarnation

 

 

Si je croyais en la réincarnation,

J’aimerais une deuxième vie en soutien-gorge,

Rouge, à dentelles, où bien noir,

Destiné à des locataires

Du quatre-vingt-quinze C pour le moins, (*)

Il faut être ambitieux…

Du quatre-vingt-quinze C, mais du vrai,

Élevé sous la mère,

Pas de la poitrine artificielle,

Je veux soutenir de l‘authentique,

Du palpable à plaisir…

Je pourrais les voir de l’intérieur,

Sans détourner les yeux,

En contact permanent avec leur douceur

je les sentirais se gonfler de plaisir

Sous la caresse ardente d’un Harry de passage,

Où bien à la simple écoute

De quelques mots encourageants…

…Dans la machine à laver,

Je côtoierais quelques culottes,

On se raconterait nos histoires,

Les mains aventureuses,

Celles qui nous respecteraient,

Et puis les pressées ou bestiales,

Qui nous arracheraient,

Nous condamnant à la poubelle!

… J’aimerais à sentir des doigts timides,

Doigts de novices,

Osant à peine m’écarter

Pour effleurer mes intérieurs,

Je sourirais face aux difficultés

Pour trouver le code de mes attaches…

Certains, plus habiles,

Les feraient sauter, mine de rien.

D’autres, plus fougueux et plus pressés, m’arracheraient,

Et je me retrouverais au pied du lit

A écouter les gémissements de ma propriétaire,

Et je saurais à l’intonation de ceux-ci,

Ce qu’il en est de ce partenaire,

Si j’ai des “chances” de le côtoyer quelques temps…

Quand elle serait seule,

Ma propriétaire, d’une main experte,

Me dégraferait le soir sans coup férir

Et, selon l’humeur

Me poserait délicatement sur une chaise,

D’où je pourrais la voir,

En certains moments de désirs solitaires

Effleurer ceux que j’aurais soutenus durant le jour,

Avant de…,

Ou me jetterait dans la panière de linge sale,

Au milieu d’odeurs mitigées,

Où parfois, de surcroit,

Je prendrais sur le bonnet

Les chaussettes d’un mâle de passage!

D’autrefois, quand elle serait lasse de moi,

Je finirais à la Croix Rouge,

Et changerais de propriétaire,

Pour finir sur les mamelles tombantes

D’une catin de bas quartier.

Ou sur celles triomphantes

D’une adolescente bien formée,

Et là je jubilerais,

Quand, elle, subjuguée par cette lingerie inespérée

Me caresserait pour vivre ses rêves les plus fous,

Devant le poster d’un quelconque Harry

Et je prierais pour ne pas finir

Grotesque accoutrement de bal masqué

Pour beauf aviné…

…Je ne crois pas en la réincarnation,

Je continuerai donc de me contenter avec plaisir

De vos décolletés les plus vertigineux…,

Mais, si j’y croyais,

Je reviendrais peut-être sous forme de doigts!

Tout d’abord maladroits,

Chavirés par les premiers émois

Au contact de votre peau de soie.

Puis, enhardis par d’engageants frissonnements,

Je deviendrais doigts d’expert,

Des doigts autonomes,

A l’abri de quelques neurones calculateurs…

Nous saurons trouver les caresses adéquates,

Celles qui vous feraient perdre toute notion de prudence,

Saurons-nous égarer dans ces endroits intimes

Que le plaisir rend humide et sans complexe,

Nous saurons être, quand il le faudra,

Aussi “efficaces”, si ce n’est plus, que n’importe quel sexe!…**

 

Harry Steed (Juin/Sept 2005- extraits de “carnets de torts et de raisons 1″) 

 

(*)Ce n’est pas une obsession… une simple référence

(**): A cet instant, il me semble que chaque lecteur (trice)

Peut imaginer sa propre suite…

Moi j’ai trop chaud!

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