Il ne se passe rien qui vaille d’être raconté.
A préférer être seul
On finit par ne croiser personne!
Alors il n’y a pas d’images qui se dessinent,
Pas un sourire qui passe,
Pas la moindre folie qui klaxonne pour doubler
Et les quelques portraits possibles,
Outre le mien croisé au quotidien,
Ne sont pas suffisamment anonymes
Pour être présentés.
D’autres facteurs sont responsables,
Parmi lesquels la paresse
Et la lecture de textes finement ciselés
Travaillés au doux burin de la poésie
Et qui vous font penser par comparaison
Que vos propres écrits
S’apparentent à des fientes de cormorans
Egarées sur une nappe immaculée
Destinée à des festins de haute société.
Alors, englué dans le mazout du nombrilisme
Votre imaginaire vous échappe!
Il y a toujours permanente,
Cette crainte de voir se tarir
La source des déviances.
Les peines ne sont pas éternelles
Et les joies suffiront-elles
A entretenir un filet acceptable?
J’ai parfois cette hantise
De ne plus être traversé,
De ne plus savoir écrire,
Que la circulation du sang ne s’accélère plus
Quand passent des pulsions…
J’ai cette crainte de la plume immobile!
Harry Steed (10.08.06-extraits de “carnets de torts et de raison”)